Programme

              

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JOURNÉES D'ÉTUDE INTERNATIONALES

 

ORGANISÉES PAR LanDES (UMR 5191 ICAR, CNRS & ENS / LYON 2)

ET

USIAS (THE UNIVERSITY OF STRASBOURG INSTITUTE OF ADVANCED STUDY)

 

« Les Discours Programmateurs »

le jeudi 19 (salle 2 IFE) et le vendredi 20 octobre 2017 (salle des Conférences IFE)

ENS de Lyon – 15 Parvis Descartes – Métro Debourg

 


Comité organisateur

Pierluigi Basso Fossali (LanDES/ICAR) 

Santiago Guillen (LanDES/ICAR)  

Georges Kleiber (USIAS)

            Danielle Leeman (LanDES/ICAR)            

Alain Rabatel (LanDES/ICAR)

Nathalie Rossi-Gensane (LanDES/ICAR)

 

Comité scientifique

Georges Kleiber (USIAS)

Emmanuelle Prak-Derrington (LanDES/ICAR)

Alain Rabatel (LanDES/ICAR)

 Sandra Teston-Bonnard (ICAR)

Denis Vigier (LanDES/ICAR)

 

 

Avec, au programme, entre autres, les conférenciers :

                 Didier Bottineau (Paris)                  Georges Kleiber (Strasbourg)

       Laurent Filliettaz (Genève)             Jacques Moeschler (Genève)

 

Jeudi 19 octobre 2017 (Amphithéâtre Descartes)

Vendredi 20 octobre 2017 (Salle des Conférences IFÉ)

 

ENS de Lyon / 15 Parvis Descartes / Métro Debourg


            

    

                             

 

 

 

Programme

 

 Jeudi 19 octobre – Amphithéâtre Descartes

 

9h Accueil des participants autour d’un café  

 programme

 

9h15-9h30. Ouverture par Sandra Teston-Bonnard

Directrice du laboratoire ICAR (UMR 5191, CNRS & ENS / Université Lyon 2)

 

 

Présidence Georges Kleiber

 

9h30-10h30. Laurent Filliettaz

Discours procéduraux et planification du travail :

des enjeux langagiers pour la formation professionnelle

 

10h30-11h10. Pierluigi Basso Fossali et Julien Thiburce

La gestion du risque dans la ville.

Patterns procéduraux dans les guides d’information et de prévention

Pause café

11h30-12h10. Valeria De Luca

La programmation et l’apprentissage de la danse.

Le cas des manuels du tango argentin du XXe siècle

 

Pause déjeuner

 

Présidence Sandra Teston-Bonnard

 

14h15-14h55. Martine Groccia

Bien écouter la musique classique. Analyse des discours d’aide à l’écoute

14h55-15h35. Cherine Fathy

Similitudes et différences dans quelques notices de médicaments

 

Pause café

15h55-16h35. Mathieu Goux et Nathalie Rossi-Gensane

Recettes de cuisine à travers l'histoire

16h35-17h15. Hugues de Chanay et Hélène Dacher

Pratique et discours : que verbaliser dans les apprentissages procéduraux ?

17h15-18h15. Georges Kleiber 
Discours programmateurs et deixis


Vendredi 20 octobre – Salle des conférences IFÉ

 

9h15Accueil des participants autour d’un café         

 

Présidence Pierluigi Basso Fossali

 

9h30-10h30.Jacques Moeschler 

Qu’est-ce que la signification procédurale ? Où, pourquoi et quand ?

 

10h30-11h10. Santiago Guillén

Le Manuel d'instructions de Julio Cortázar ou la procédure poétisée

Pause café

11h30-12h10.Odile Le Guern

La charte graphique comme discours programmateur

 

Pause déjeuner

 

Présidence Nathalie Rossi-Gensane

 

14h15-14h55.Jean-Charles Pochard

Programmes officiels de l'Éducation nationale :

quelles représentations des professeurs et des élèves ?

14H55-15h35. Matthieu Quignard

Du discours programmateur dans la correspondance de guerre du soldat vers sa famille :

informer sans alarmer

 

Pause café

15h50-16h50.Didier Bottineau

Discours programmateur : le cas des règlements intérieurs des piscines

(approche contrastive (français, anglais, allemand, espagnol) dans une perspective énactive)

 

16h50-17h00.Georges Kleiber

Discours programmateurs : conclusion sur les journées

 

 

 

Cocktail de fin de colloque auquel sont invités les participants, les personnels administratifs concernés et l'auditoire présent.

 

  

 

 

Résumé des propositions

 

Pierluigi Basso Fossali (Université Lumière Lyon 2 / Laboratoire ICAR)

Julien Thiburce (Université Lumière Lyon 2 / Laboratoire ICAR)

                                             

La gestion du risque dans la ville. Patterns procéduraux dans les guides d’information et de prévention

 

Le bassin lyonnais est un espace où de multiples établissements industriels manipulent une diversité de matières à risques (thermiques, toxiques, de surpression, radiologiques). Le risque industriel est alors un enjeu majeur pour ces industries (instances d’investissement et de production), les administrations impliquées dans la régulation et la gestion de l’espace urbain (instances d’autorisation et de tutelle), et les usagers de l’espace (citoyenneté).

Des acteurs situés à différentes échelles territoriales (État, Préfecture, Métropole) et appartenant à différents domaines (science, industrie, politique, police) sont impliqués dans la gestion du risque, en articulant le monitorage de l’environnement (optimisation des conditions du fonctionnement des sites industriels) et la préfiguration des scénarios de crise (accidents techniques, attentats, catastrophes naturelles, etc.). Aux protocoles de l’action quotidienne de prévention du risque, il faut ajouter alors un protocole décliné au futur, qu’il faudra respecter en cas d’accident industriel majeur. Ce scénario est ainsi un espace de projection de rôles à jouer selon différentes modalités dans un récit et une logique de l’urgence. Afin d’appréhender le risque et de tenter de réduire la panique en cas d’accident industriel majeur, une communication de ce scénario se déploie à l’aide d’un guide d’information et de prévention, dans une campagne d’information sur Les bons réflexes (www.lesbonsreflexes.com).

Par l’analyse du discours polysémiotique qui se déploie dans ce guide, on appréciera les différentes positions actorielles et actantielles en tension entre assomption et assignation d’une responsabilité. Lieu d’une rhétorique de sensibilisation et de responsabilisation, le guide de prévention permettra d’appréhender un parcours de la procéduralité.

Des dynamiques d’appropriation et d’introjection du risque ressortiront de l’analyse, sous la forme d’une textualisation de la sécurité, en réponse à un risque ronronnant, en tâche de fond dans le quotidien de chacun.

 

Bibliographie

 

- Adam, J-M. (2001). Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ?. Langages, n°141, Les discours procéduraux, (sous la dir. de Claudine Garcia-Debanc). p. 10-27. DOI : 10.3406/lgge.2001.872

URL : www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_2001_num_35_141_872

- Duchêne, F. et Martinais, E. (2002). Les collectivités locales à l'épreuve des risques environnementaux. Annuaire des collectivités locales, Tome 22, L'organisation territoriale de la France, demain. p. 129-148.

DOI : 10.3406/coloc.2002.1435

URL : www.persee.fr/doc/coloc_0291-4700_2002_num_22_1_1435

- Heurley,  L. et Ganier F. (2006). L’utilisation des textes procéduraux : compréhension et exécution d’instructions écrites », Intellectica, 44, p. 45-62.

URL : http://intellectica.org/SiteArchives/archives/n44/44-2-Heurley_Ganier.pdf

- Kleiber, G. (1990). La sémantique du prototype, Paris, P.U.F., 199 p.

- Le Roux, T. (2009). La mise à distance de l’insalubrité et du risque industriel en ville : le décret de 1810 mis en perspectives (1760-1840), Histoire & mesure [En ligne], XXIV-2, p. 31-70.

URL : http://histoiremesure.revues.org.bibliotheque-nomade2.univ-lyon2.fr/3957

- Luhmann, N. (1991). Soziologie des Risikos, Berlin-New-York, De Gruyter, 254 p.

- Martinais, E. (1996). Gestion du risque industriel et conflits territoriaux, le cas de Saint-Fons, Revue de géographie de Lyon, vol. 71, n°1, Risques et pollutions industriels et urbains, p. 31-44.

DOI : 10.3406/geoca.1996.4319

URL : www.persee.fr/doc/geoca_0035-113x_1996_num_71_1_4319

 

 

 

Didier Bottineau, CNRS

 

Les discours programmateurs : le cas des règlements intérieurs des piscines.

Approche contrastive (français, espagnol, anglais, allemand) dans une perspective énactive

 

Les piscines sont des lieux publics où se formulent des instructions et interdictions diversifiées touchant à des domaines hétérogènes (comportements individuels et relationnels, hygiène, tenues vestimentaires, utilisation du matériel), à la fois de manière formalisée (règlement intérieur) ou plus informelle (consignes, recommandations et interdictions exprimées sur affiches, panonceaux, prospectus, sites web). On constate dans ce domaine des différences d'usage nettes entre les langues, à la fois dues aux propriétés typologiques et systémiques des langues, au type de texte et genre de discours (Adam 2001), mais aussi au fait culturel et communautaire : l'anglais exploite toute la gamme de ses auxiliaires modaux, le français fait force usage de ses adverbes (obligatoirement, impérativement). Ces particularités illustrent des mises en scènes énonciatives, dialogiques et dialogales ou interlocutives souvent divergentes, diversement adaptées à l'hétérogénéité des publics concernés, et reflètent autant des stratégies réflexives que des mentalités implicites souvent inconscientes d'elles-mêmes (Ladmiral & Lipiansky 1983, Bottineau 2016).

A partir d'une sélection de documents officiels et publics dans deux langues romanes (français, espagnol) et deux germaniques (anglais, allemand), on explorera certaines spécificités de la formulation des instructions liées à la fréquentation des piscines. On évoquera notamment l'emploi de "should euphémistique" propre à l’anglais, où l'instruction semble déguiser en recommandation un ordre impératif sans ambiguïté : « PARENTS ARE RESPONSIBLE FOR THEIR OWN CHILDREN AND SHOULD ENSURE THAT THE CLUB AND POOL RULES ARE ADHERED TO AT ALL TIMES. » (*devraient --> "Les parents sont responsables de leurs enfants et doivent impérativement veiller au respect permanent des règles du club et de la piscine") ; loin d’affaiblir l’injonction, ce prétérit modal l’ancre dans un présupposé qui la motive (responsible) et la soumet à un regard réflexif analytique qui la fait ressentir comme impérieuse. Les analyses en contexte interactionnel font souvent ressortir le contraire de ce qu’affirment la plupart des théories grammaticales existantes, hormis celles qui font la place belle à l’intersubjectivité .

Dans ce cadre contrastif, on référera aux paradigmes de l’interlocution (Douay et Roulland 2014) et de la cognition énactive (Varela et al. 1993), qui étudie notamment la question du sens comme expérience vécue et son inscription dans les coordinations comportementales incarnées (à la différence de la linguistique cognitive, qui étudie les correspondances entre constructions et représentations mentales d’un monde extérieur prédonné). On l’appliquera au fait langagier (Bottineau 2012ab, 2013) en étudiant comment les structures des discours programmateurs en piscine mettent en scène des rapports intersubjectifs et sociaux contrastés caractéristiques de la production de modes de vie communautaires et culturels à travers ses réalisations verbales. Ces pratiques à la fois intentionnelles et inconscientes d’elles-mêmes profilent la gestion interne de la vie des groupes et caractérisent leur identité, indissociablement liée aux structures des systèmes de langues qui se profilent dans les interactions verbales (Flamm 1990).

 

Bibliographie

 

Adam, J.-M. (2001), Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ?. Langages 141, Les discours procéduraux (sous la dir. de Claudine Garcia-Debanc) :10-27. DOI : 10.3406/lgge.2001.872

Bottineau, D. (2012a), « La parole comme technique cognitive incarnée et sociale », Linguistique et phénoménologie du langage, La Tribune Internationale des Langues Vivantes, 52-53, Perros-Guirec : Anagrammes, 44-55. ISSN : 09998-8076 45 http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00770352

Bottineau, D. (2012b), « La fabrique de la langue, fabrique de l’humain », K. Nassikas, E. Prak-Derrington, C. Rossi (eds), Fabriques de la langue, Presses Universitaires de France, 161-197.

Bottineau, D. (2013), « Pour une approche enactive de la parole dans les langues », Langages 192, Le vécu corporel dans la pratique d’une langue (sous la dir. de G. Louÿs & D. Leeman) : 11-27. I.S.S.N. 0458-726X

Bottineau, D. (2016), « Le languaging (langagement) et l’incorporation de la culture par la langue », Eva Höhn et Peter Poliak (eds.), Cudzie jazyky a kultúry v teórii a praxi, Filozofická fakulta Univerzity Mateja Bela v Banskej Bystrici / Foreign Languages and Cultures in Theory and Practice, Faculty of Arts, Matej Bel University in Banská Bystrica, 197-222. ISBN 978-80-557-1188-1

Douay, C. & Roulland, D. (2014), Théorie de la relation interlocutive, sens, signe, réplication. Limoges : Lambert-Lucas.

Flamm, A. (1990), L’analyse psychogrammaticale. Lausanne: Delachaux et Niestlé.

Ladmiral, J.-R. & Lipiansky, E. M. (1989), La Communication interculturelle. Paris : Armand Colin.

Varela, F., Thompson, E. & Rosch, E. (1993), The Embodied Mind: Cognitive Science and Human Experience. Cambridge : MIT Press.

 

 

Hugues de Chanay et Hélène Dacher  (Université Lyon 2 / Laboratoire ICAR)

 

Pratique et discours: que verbaliser dans les apprentissages procéduraux? 

 

Au cours d'une rééducation vocale, il y a à la fois des consignes (aussi bien de la part des « détenteurs et concepteurs » de la méthode vers le praticien que depuis ce dernier vers le patient : des discours programmateurs) et des pratiques. Or, de même qu'on oppose globalement les apprentissages déclaratifs (où l'on suit des instructions) aux apprentissages procéduraux (où l'on doit expérimenter et apprendre par soi-même, l'exemple type étant : faire du vélo), ce qui est sans doute plutôt un dosage et donc un continuum qu'une opposition tranchée, de même ce qui est vocal est plutôt au fond procédural mais doit passer par une phase déclarative – donc des consignes intermédiaires (comme lors d'un cours de chant). Nous présenterons le cas d'une méthode très explicitement directive, voire protocolaire (aussi bien pour les séances d'orthophonie que pour les exercices du patient) – des documents existent à ce sujet, donc certains (certains seulement, question de confidentialité) peuvent être utilisés et analysés.

Dans la pratique, ce qui est seulement procédural pour certains (« Pour monter les escaliers » ou « Pour pleurer »: le déclaratif à quoi on s'attend fait un effet ridicule) doit être déclaratif pour d'autres, idéalement comme étape de passage (car les thérapeutes ont comme objectif que la voix, la respiration, la marche, ..., une fois déclarativement bien exécutées, deviennent ou redeviennent procédurales et inconscientes – et de ce fait constantes). Les concepteurs et les utilisateurs de méthodes (ré)éducatives sont confrontés à ce panachage procédural/déclaratif. La méthode d'orthophonie que nous présenterons fournit l'occasion de travailler sur pièces – les instructions aux thérapeutes, puis celles données par eux aux patients – sur la partie déclarative de la rééducation. Dans la mise en œuvre pour chaque patient, il y a un facteur singulier plus une évolution: cette adaptation nécessaire au cas par cas journalier est sûrement une variante d'une opposition assimilable à celle que l'on opère entre stratégie (la méthode) et tactique (son application).

 

 

Valeria De Luca  (Université Lyon 2 /Laboratoire ICAR)

 

La programmation et l’apprentissage de la danse.

Le cas des manuels du tango argentin du XXe siècle

 

La danse connue sous le nom de « tango argentin » s’est affirmée entre la fin du XIXe siècle et le début du XXè en tant que danse improvisée, dont l’apprentissage a été transmis oralement – et ne cesse de l’être –, fortement ancrée dans la pratique sociale du bal, la milonga.

Néanmoins, suivant une tradition icono-textuelle issue d’un côté de la danse classique et des danses courtisanes et, de l’autre côté, de la normativisation des conduites sociales et des corps en vogue au XIXe siècle, les premières décennies du XXe siècle voient l’apparition d’un nombre considérable de manuels de danse destinés à l’apprentissage du tango ainsi que des bonnes manières d’adhérer à la pratique du bal. L’émergence de ces manuels en Europe et aux États-Unis est due d’une part audit phénomène de trans-culturation du tango qui connaît à cette époque une diffusion véritablement planétaire et, d’autre part, aux polémiques et aux revendications conséquentes à l’égard de la détermination de l’authenticité du tango même.

En effet, les origines hybrides du tango et les premières études ethno-musicologiques avaient engendré différentes pistes interprétatives en conflit entre elles, mais qui visaient toutes à affirmer la spécificité géographique et culturelle du tango en dépit de sa pénétration dans d’autres sociétés.

Ainsi, loin d’un projet véritablement notationnel de la danse, les manuels s’avèrent une source partiellement méconnue d’enjeux identitaires à partir de la constitution du corps dansant.

Cependant, on compte un seul manuel argentin, publié en 1916, cherchant à établir le « véritable » tango argentin. De même, on peut constater une certaine uniformité dans la manière de déterminer et de scander des étapes de l’apprentissage, et ce en dépit d’une variabilité – voire d’une créativité – diagrammatique et iconique dans les tentatives de décrire/codifier la danse. C’est cette tension qui, à notre avis, est à la base des diatribes autour des différents styles de danse, des diatribes qui se poursuivent jusqu’aujourd’hui. Dès lors, notre contribution vise à éclairer la spécificité de ces sources ainsi que les zones obscures de la programmation qui s’insèrent dans le cadre d’une tension plus vaste entre norme et improvisation.

 

Bibliographie

 

APPRILL Christophe, Tango. Le couple, le bal et la scène, Paris, Autrement, 2008

BASSO FOSSALI Pierluigi, « Testo, pratiche e teoria della società », Semiotiche, 2006, n°4, p. 161-186

BASSO FOSSALI Pierluigi, La tenuta del senso. Per una semiotica della percezione, Rome, Aracne, 2009

BASSO FOSSALI Pierluigi, « L’interprétation dans son espace phénoménologique : jeux de langage et

implémentation publique », Metodo. International Studies in Phenomenology and Philosophy, 2015, vol. 3, n°1, p. 113-138

BERTINETTO Alessandro, « “Mind the Gap”. L’improvvisazione come azione intenzionale », Itinera, 2015, n° 10, p. 175-188

BOUISSAC Paul, La mesure des gestes. Prolégomènes à la sémiotique gestuelle, The Hague-Paris, Mouton, 1973

CHUST Alicia, SCONDRAS Marcela « Tango y salud en el primer método de baile », Congreso Universitario

Internacional de Tango Argentino, 2015, UNA – Universidad Nacional de las Artes, Buenos Aires

DENIGOT Gwen-Haël, MINGALON Jean-Louis, HONORIN Emanuelle (dir.), Dictionnaire passionné du

tango, Paris, Seuil, 2015

DINZEL Gloria, DINZEL Rodolfo, El tango : una danza. Esa ansiosa búsqueda de la libertad, Buenos Aires,

Corregidor, 1999 "1

DONDERO, Maria-Giulia, L’iconographie des fluides entre science et art, in Le sens de la métamorphose, sous la dir. de Anne Beyaert-Geslin et Marion Colas-Blaise, Limoges, Pulim, 2009, p. 255-274

DONDERO Maria-Giulia « Diagramme et parcours visuel de la démonstration », Actes Sémiotiques, 2011, n°

114, en ligne : http://epublications.unilim.fr/revues/as/2775

DONDERO, Maria-Giulia, « Sémiotique de l’action : textualisation et notation », CASA Cadernos de Semiótica Aplicada, 2014, n°1, vol. 12, p. 15-47

DORIER-APPRILL Élisabeth (dir.), Danses Latines. Le désir des continents, Paris, Autrement, 2001

FERRARI Lidia, Tango. Arte y misterio de un baile, Buenos Aires, Corregidor, 2011

FONTANILLE Jacques, Soma et Séma. Figures du corps, Paris, Maisonneuve & Larose, 2004

FONTANILLE Jacques, Pratiques sémiotiques, Paris, Presses Universitaires de France, 2008

FONTANILLE Jacques, Corps et sens, Paris, Presses Universitaires de France, 2011

HESS Remi, Le tango, Paris, Presses Universitaires de France, 1996

JOYAL France (dir.), Tango, corps à corps culturel. Danser en tandem pour mieux vivre, Québec, Press

Universitaires du Québec, 2009

JOYAL France (dir.), Tango sans frontières, Québec, Press Universitaires du Québec, 2010

KIMMEL Michael, « Intersubjectivity at Close Quarters : How Dancers of Tango Argentino Use Imagery for

Interaction and Improvisation », Journal of Cognitive Semiotics, 2012, n° 1 – vol. 4, p. 76-124

KLEIN Gabriele, NOETH Sandra, (dir.), Emerging Bodies. The performance of Worldmaking in Dance and

Choreography, Bielefeld, Transcript Verlag, 2011

LANDOWSKI Eric, « Les interactions risquées », Nouveaux Actes Sémiotiques, 2005, n° 101-102-103, Limoges, Pulim

LE GUERN Odile, DE CHANAY Hugues (dir.), Signes du corps, corps du signe, Paris, L’Harmattan, 2009

NANNI Dionísia, LOVISOLO Hugo Rodolfo, « La visión científico-pedagógica del tango y de la samba en la

obra de Rodolfo Dinrel y en las teorías de Laban », Revista Motricidad Humana, 2011, n° 12/8, p. 40-50

PELINSKI Ramón, El tango nómade. Ensayos sobre la diáspora del tango, Buenos Aires, Corregidor, 2009

POUILLADE Frédéric, « D’une graphie qui ne dit rien. Les ambiguïtés de la notation choréographique »,

Poétique, 2004, n° 137 – vol. 1, p. 99-123

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Cherine Fathy Mahmoud El Fakharany

Université de Damanhour (Egypte). LanDES (ICAR, UMR 5191 : CNRS & ENS / Université LYON 2 en co-tutelle avec l’Université d’Alexandrie).

 

Similitudes et différences dans quelques notices de médicaments

Il s’agit de rechercher la configuration « de marques qui permettraient de caractériser les discours procéduraux » (Garcia-Debanc, 2001 : 6), en l’occurrence les notices de médicaments.  Claudine Garcia-Debanc définit les discours procéduraux (que nous appelons « programmateurs ») comme des « textes prescrivant des actions », mais, en ce qui concerne notre corpus, il s’y trouve aussi des interdictions, du type « Ne prenez jamais Epitomax /…/ » ; des mises en garde (donc des recommandations de ne pas faire), comme « Faites attention avec Oxybutinine » /…/ », l’envisagement du comportement à adopter si la prescription n’a pas été respectée, par exemple : « Si vous avez pris plus de Brintellix que vous n’auriez dû /…/ » ou bien « Si vous oubliez de prendre Brintellix /…/ » . Ces traits ne se retrouvant pas dans tous les textes injonctifs, la question qui se pose est : si l’ensemble des discours programmateurs ne forme pas une classe homogène, est-ce que celui des notices de médicaments en forme une ?

L’analyse du corpus montre que les discours des notices médicales suivent la directive 2001/83/CEE. Sans être identiques, ils peuvent être rassemblées dans une même « famille », selon la notion définie par Wittgenstein (Vandeloise, 1986 : 13 & 225) : ils présentent (1) une même structure globale, (2) une présence massive de sujets vous associés au mode impératif, (3) une alternance (jusqu'ici inexpliquée) entre énoncés personnels et infinitifs à valeur injonctive, (4) la description de l’identité, de la composition et de la présentation du médicament (en comprimés ou en gélules, par exemple), (5) les précautions d'emploi, (6) une mise en page similaire, (7) le recours à des notes explicatives pour certains termes techniques, etc. Mais pour autant, les formulations ne sont pas toutes exactement les mêmes, y compris lorsqu'elles concernent des informations identiques, comme le montre la possibilité de variantes – ne serait-ce que dans l'ordre des syntagmes dans tenir hors de la vue et de la portée des enfants / tenir hors de la portée et de la vue des enfants.

Nous montrons en outre que, si surprenant que cela puisse paraître, loin d'être « neutres » ou en tous cas loin de viser l'objectivité maximale, les notices de médicaments sont susceptibles d'arborer différents points de vue, témoignant de la présence d'un sujet d'énonciation.

 

Références élémentaires

Adam, J.-M. (2001) « Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ? »  Langages 141 : 10-27.

Garcia-Debanc, Cl. (2001) « L’étude des discours procéduraux aujourd’hui : travaux linguistiques et psycholinguistiques », Langages 141 : 3-9.

Vandeloise, Cl. (1986) L’Espace en français, Paris, Le Seuil.

« La langue de la médecine autour des produits pharmaceutiques : analogies et différences - Recherche Google », consulté le 13 juillet 2017 :

 https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=La+langue+de+la+medecine+autour+des+produits+pharmaceutiques+:analogies+et+differences+

 

« Rapport de la commission au Parlement européen et au conseil - Recherche Google »,  consulté le 13 juillet 2017

 https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=rapport+de+la+commission+au+parlement+europ%C3%A9en+et+au+conseil

 

Bandello Gloria et Carlotta D’addario, « Conseil pour l’élaboration des notices destinées aux patients et la conduite - Recherche Google », consulté le 13 juillet 2017. 

https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=conseil+pour+l%27elaboration+des+notices+destinees+aux+patients+et+la+conduite+

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Laurent Filliettaz (Université de Genève)

 

Discours procéduraux et planification du travail: des enjeux langagiers pour la formation professionnelle

 

Les discours à caractère procédural, programmatique ou préfiguratif jouent un rôle particulièrement important dans le monde du travail et de la formation professionnelle. Ils renvoient à la vaste problématique de la « tâche » ou du « prescrit », condition à la fois nécessaire et insuffisante pour la conduite des activités de travail (Hubault & Bourgeois, 2004 ; Veyrac, 2001); et ils font l’objet de fréquentes transpositions ou médiations dans les pratiques de transmission et de formation (Kunégel, 2005).

 

Dans ce contexte, la communication que nous proposons vise un double objectif. En premier lieu, elle aura pour but de présenter un cadre conceptuel et méthodologique permettant de cerner de manière nuancée un trait particulièrement central de la définition des discours et des textes procéduraux : leur rapport consubstantiel à la problématique de l’action (Adam, 2001 ; Garcia-Debanc, 2001 ; Heurley, 2001). En effet si les définitions  désormais classiques issues de la linguistique du discours accordent bien au concept d’action une place centrale dans le fonctionnement des discours procéduraux, il semble qu’elles convoquent sans pour autant les distinguer explicitement des niveaux clairement différents de l’organisation praxéologique du discours : des composantes situationnelles, énonciatives et représentationnelles. Notre propos aura pour objectif de clarifier ses composantes, dans le but de distinguer les notions de « préfiguration », de « prescription » et de « procédure » (Filliettaz, 2008, 2009).

 

Un second objectif de notre communication sera de mettre en œuvre le cadre conceptuel proposé pour étudier des pratiques langagières à caractère programmatique qui caractérisent le champ de la formation professionnelle initiale. Un corpus d’entretiens entre des apprentis stagiaires et des formateurs seront examinés, dans différents contextes empiriques : la formation des mécaniciens d’automobile, des automaticiens et des éducateurs de l’enfance. De cette manière, quelques-uns des enjeux langagiers de l’usage des discours programmateurs pour la formation professionnelle seront identifiés et discutés, dans une perspective interdisciplinaire de linguistique du travail et de la formation.

 

 

Références

 

Adam, J.-M. (2001). Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ? Langages, 141, 10-27.

Filliettaz, L. (2004). Une sémiologie de l’agir au service de l’analyse des textes procéduraux. In J.-P. Bronckart et groupe LAF, Agir et discours en situation de travail (pp. 147-184). Université de Genève : Cahiers de la Section des Sciences de l’Education, 103.

Filliettaz, L. (2009). Les discours de consignes en formation professionnelle initiale : une approche linguistique et interactionnelle. Education & Didactique, 3(1), 91-119.

Garcia-Debanc, C. (2001b). L’étude des discours procéduraux aujourd’hui : travaux linguistiques et psycholinguistiques. Langages, 141, 3-9.

Heurley, L. (2001). Du langage à l’action : le fonctionnement des textes procéduraux. Langages, 141, 64-78.

Hubault, F. & Bourgeois, F. (2004). Disputes sur l’ergonomie de la tâche et de l’activité, ou la finalité de l’ergonomie en question, Activités [En ligne], 1-1, mis en ligne le 02 avril 2004, consulté le 03 août 2017. URL : http://activites.revues.org/1149 ; DOI : 10.4000/activites.1149

Kunégel, P. (2005). L’apprentissage en entreprise : l’activité de médiation des tuteurs. Education permanente, 165, 127-138.

Veyrac, H. (2001). Aperçu de la variété des fonctions des consignes dans le monde du travail. Pratiques,111/112, 77-92.

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Mathieu Goux & Nathalie Rossi-Gensane (Université Lyon 2 / Laboratoire ICAR)

 

Quelques considérations d’ordre diachronique sur les recettes de cuisine

 

Les recettes de cuisine composent un genre particulier dans lequel la bonne gestion de la textualité est directement liée à la réussite du plat préparé. Cette gestion est conditionnée, d’une part, par l’organisation des différents référents de la recette et leur transformation, celle-ci composant l’intérêt premier de ce genre discursif ; d’autre part, par la scénarisation et la temporalité des différentes étapes de la recette, qui accompagnent sa préparation.

Notre communication se propose d’analyser certains aspects de la cohésion et de la cohérence textuelles des recettes de cuisine en comparant plusieurs recueils à portée encyclopédique, édités entre le 17e et le 21e siècles. Une incursion est également prévue dans des recettes orales contemporaines. Outre les questions mettant en jeu construction de la référence et expression de la chronologie, nous nous intéresserons à l’organisation ponctuationnelle des recettes écrites, qui reflète une structuration en unités maximales (périodes vs phrases plus brèves). Nos problématiques s’orienteront notamment dans deux directions complémentaires : (i) la spécificité du genre discursif de la recette de cuisine du point de vue linguistique, au regard de la question des discours programmateurs et des textes qui disent « comment faire » ; (ii) l’évolution diachronique de ce genre discursif, par l’identification de caractéristiques constantes ou plus fluctuantes.

 

Éléments de bibliographie 

Adam, J.-M. [1997] (2008). Les Textes. Types et prototypes. Récit, description, argumentation, explication et dialogue. Deuxième édition. Paris : Armand Colin.

– (2001). « Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ? ». Langages, 141, p. 10-27.

Blanche-Benveniste, C. (1998). « Une fois dans la grammaire ». Travaux de linguistique, 36, p. 85-101.

Cappeau, P. (2003). « Vous mélangez tout ? De l’ordre dans les recettes ». Dans Combettes, B., Schnedecker, C. & Theissen, A. (éds). Ordre et distinction dans la langue et le discours. Paris : Honoré Champion, p. 87-100.

Combettes, B. (1992). L’Organisation du texte. Metz : Centre d’analyse syntaxique de l’Université de Metz.

– (1998). Les Constructions détachées en français. Paris : Ophrys.

Combettes, B. & Tomassone, R. (1988). Le texte informatif, aspects linguistiques. Bruxelles : De Boeck.

Engel, D. (1997). « The recipe for success: syntactic features of la chronique gastronomique ». Journal of French Language Studies, 7/2, p. 195-207.

Kleiber, G. (1997). « Anaphore pronominale et référents évolutifs ou Comment faire recette avec un pronom ». Dans Anaphore et (In)cohérence. Amsterdam : Rodopi, p. 1-29.

Kleiber, G., Schnedecker, C., & Tyvaert, J.-E. (éds). (1997). La continuité référentielle. Paris : Klincksieck.

Paesani, K. (1997). « Extending the nonsentential analysis: the case of special registers ». Dans Progovac, L., Paesani, K., Casielles, E. & Barton, E. (éds). The Syntax of Nonsententials. Multidisciplinary Perspectives. Amsterdam/Philadelphie : John Benjamins Publishing Company, p. 147-182.

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Martine GROCCIA (Université Lyon 2 / Laboratoire ICAR)

 

Bien écouter la musique classique. Analyse des discours d’aide à l’écoute.   

 

L’analyse musicale constitue un champ particulièrement développé de la musicologie, et se définit comme l’accès le plus immédiat à la compréhension de la musique. Elle donne lieu à de nombreux ouvrages théoriques et pratiques, dans lesquels sont abordés divers aspects de la compréhension musicale : contexte historique, culturel et stylistique des œuvres, biographie des auteurs, étude des genres, formes, structures, harmonies, orchestrations, etc.  Les ouvrages d’analyse musicale proposent ainsi un cheminement herméneutique qui permettrait d’aboutir à une compréhension tant esthétique qu’intellectuelle des œuvres musicales.

Pour autant, Jean-Yves Bras le souligne dans l’avant-propos de son ouvrage La troisième oreille : « La plupart du temps, le lecteur simple mélomane reste sur sa faim quant à une aide ou a une méthode pour améliorer sa capacité à percevoir ». Cette étape essentielle du processus herméneutique, qui peut se définir comme l’acquisition pour l’auditeur d’une compétence d’écoute propice à la compréhension de l’œuvre musicale, est effectivement peu développée dans la littérature musicologique. Nous la trouvons toutefois dans quelques ouvrages, le plus souvent traitée sous forme de discours liminaire, préconisant conseils ou tâches à accomplir pour « bien écouter », soit dans le but d’être capable de produire une analyse musicale et/ou un commentaire d’écoute pertinent(e) – dans les ouvrages destinés en premier lieu aux élèves musiciens ou musicologues –, soit dans le but d’améliorer sa compréhension de la musique – dans les ouvrages destinés plus largement aux mélomanes. Ces discours, que nous nommons « discours d’aide à l’écoute » parce qu’ils se  risquent à proposer une méthodologie pour l’écoute, ou pour le moins à aborder « l’art d’écouter », constituent ce que Jean-Michel Adam nomme une « représentation discursive (plus ou moins complète) d’une transformation d’un état de départ opérée, sur injonction, recommandation ou conseil d’un scripteur, par le lecteur-destinataire sur un objet du monde […] ou sur lui-même […]. » (Adam, 2001 : 11), la transformation s’opérant ici du sujet sur lui-même, supposé passer de l’état de sujet écoutant passif à celui de sujet écoutant actif et compétent.

À partir de l’analyse de quelques extraits d’ouvrages dont le point commun est d’afficher à un moment ou un autre de leur développement l’ambition de cette transformation, il s’agira notamment de montrer que : (i) les discours d’aide à l’écoute préconisent un ajustement spécifique de la part du sujet écoutant vis à vis de son objet d’écoute, cette nouvelle posture d’écoute impliquant une révision des habitus en matière d’écoute de la musique, dans l’intention de parvenir à une appréhension intellectualisée de ses caractères remarquables ; (ii) l’objet musical ainsi visé est codifié par une terminologie technique et spécialisée manifestant, au regard des savoirs et savoir-faire convoqués, son rattachement à une culture musicale savante. Ces deux directions de la réflexion permettront de proposer une caractérisation des discours d’aide à l’écoute, et de mettre en évidence que les enjeux de ces textes sont principalement de deux ordres : réduire chez le sujet la tension entre écoute passionnelle et écoute raisonnée d’une œuvre, et lui offrir ainsi la possibilité d’une saisie totale, à la fois sensible et intelligible, du fait musical ; ce faisant, réaffirmer le caractère savant de la musique, et la perpétuer comme telle au moyen de la formation de l’auditeur.

 

Bibliographie indicative

 

ABROMONT, C. (2010), Petit précis du commentaire d’écoute, Éd.. Fayard.

ADAM, J-M. (2001). Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ?. Langages, n°141, Les discours procéduraux, (sous la dir. de Claudine Garcia-Debanc). p. 10-27.

Beaudoin, G. (2004), Éléments d’analyse et d’écritures musicales, Les Presses de l’Université Laval.

BRAS, J-Y. (2013), La troisième oreille, pour une écoute active de la musique, Éd. Fayard.

Campos, R. / Donin, N. (2009), L’analyse musicale, une pratique et son histoire, Haute École de Musique de Genève.

CHANTAVOINE, J. (1947), Petit guide de l’auditeur de musique, musique symphonique et religieuse, Éd. Le bon plaisir.

CHOUVEL, J-M. (2006), Analyse musicale, Sémiologie et cognition des formes temporelles, Éd. L’harmattan

DUFOURCET M-B./HAKIM N. (1999), Guide pratique d'analyse musicale : cours, lexique illustré, tableaux. Éd. Combre.

DUPIN M-O, Écouter c’est très simple. Pour une éducation musicale. Tsipka Dripka, 2007.

DUVAL R, Sémiosis et pensée humaine. Registres sémiotiques et apprentissages intellectuels, Éd. Peter Lang, Berne, 1995.

GUILLARD, G. (2005), Manuel pratique d’analyse auditive, et de commentaire d’écoute. Éd. Transatlantiques.

Kaltenecker M, L’Oreille divisée. Les discours sur l’écoute musicale aux XVIIIe et XIXe siècles, Paris, Musica Falsa, 2010.

LECHNER-REYDELLET, C. (2014), Traité de technique musicale pour tous, Éd. L’Harmattan.

Maeder C, Reybrouck M, Sémiotique et vécu musical : Du sens à l’expérience, de l’expérience au sens, Leuven University Press, 2016.

SZENDY P, Écoute. Une histoire de nos oreilles, Éd. de Minuit, 2001.

 

 

Santiago Guillen (Université Lyon 2 / Laboratoire ICAR)

 

Le "Manuel d'instructions" de Julio Cortázar ou la procédure poétisée


            La littérature, de par ses possibilités expressives et sa capacité d'élaboration conceptuelle, se constitue comme une position d'observation privilégiée et un point de passage obligé dans le projet d'une réflexion sur les textes qui "disent de" et "comment" faire (Adam 2001). Une première observation sous l'angle des fonctions du langage schématisées par Jakobson (1960) permet de remarquer que ces types de discours tendent à se focaliser tant sur le destinataire, en utilisant, par exemple, le mode impératif (fonction conative), que sur le contexte, en décrivant la procédure à effectuer (fonction référentielle). Voilà pourquoi un texte qui donne des instructions sur une action à effectuer mais qui au même temps, favorise la dimension esthétique - la visée, Eistellung - du message communicationnel lui-même, autrement dit, sa configuration interne (fonction poétique), ouvre une perspective critique assez particulière et alimente la réflexion méta-discursive. L'analyse des configurations pragmatiques et textuelles permet en outre de dégager des tensions diverses telles que  celles existantes entre globalité (procédure) et localité (instructions). Par ailleurs l'écriture d'un monde possible suppose la renégociation des conceptualisations linguistiques, elle réarticule la signification et sa relation vis-à-vis du sens (Rastier 2003).

De cette manière nous proposons d'analyser le "Manuel d'instructions" de l'écrivain argentin du XXè siècle Julio Cortázar. Ce regroupement de textes courts très originaux illustrent la manière dont le réalisme magique 'poétise' le discours programmateur tout en proposant une réflexion méta-discursive.  Ainsi par exemple, un des textes du recueil, l'énigmatique "Instructions pour monter un escalier", évolue d'une simple liste d'actions vers une description détaillée à l'extrême et qui par là-même, vire à l'absurdité. Cet 'échec de sens' ne peut que favoriser un regard critique et réflexif sur les conditions de réalisation et de transmission de tout discours programmateur.
            En essayant de mettre en pratique la schématisation proposée par Adam (1997 et 2001) – notamment son concept de séquence - qui privilégie une approche 'textuelle', nous tentons, en adoptant un regard sémiotique et pragmatique, de (i) proposer une réflexion globale sur le discours programmateur pour ensuite (ii) essayer, de manière plus particulière, de caractériser la procédure telle qu'elle est traitée dans le discours littéraire.

 

(i)     Pour commencer nous proposons une schématisation qui distingue  différentes échelles de pertinence pour les discours qui disent de faire et comment le faire. Ainsi, du plus global au plus local, on aurait d'abord (a) la technique - η τέχνη, c'est-à-dire le savoir-faire, l’habileté, l’art – qui engloberait (b) le programmatique, virtuel et utopiste  - sans temps ni lieu attribués. Viendraient ensuite le (c) programme actualisé – la procédure en elle-même – et enfin, (d) sa mise en discours – le discours programmateur.

(ii)     Dans un second temps nous nous centrons sur les occurrences où la fonction poétique est dominante et  nous  notons, par exemple, que la littérature est mise en tension entre, d'une part, la volonté de décrire l’expérience vitale et, d’autre part, les contraintes qu'elle subit du fait qu’elle relève d’une procédure technique - celle de l’écriture -. Nous notons ensuite comment cela apparaît tant sur le plan de l’implication - présentation d’un monde possible : fable, etc. - que sur le plan de l'écriture qui cherche, de son côté, à diminuer l’influence de la procédure.

 

 

Éléments de bibliographie

Adam Jean-Michel. « Genres, textes, discours: pour une reconception linguistique du concept de genre ». In:           Revue belge de philologie et d'histoire, tome 75, fasc. 3, 1997.

Adam, Jean-Michel. « Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et   comment faire ? ». Langages141 2001.

Garcia-Debanc Claudine (dir) (2001). Les discours procéduraux. Langages, n° 141.

Garcia-Debanc Claudine. « L’étude des discours procéduraux aujourd’hui : travaux linguistiques et psycholinguistiques ».

 

 

 

Georges Kleiber (USIAS & LILPA/Scolia)

 

Discours programmateurs et deixis

 

Notre objectif sera très limité et ne concernera qu’indirectement les discours programmateurs. Nous nous proposons en effet d’étudier le fonctionnement des déictiques dans certains énoncés qui relèvent peu ou prou de la thématique des discours programmateurs. Ce choix s’explique par le comportement tout à fait particulier des déictiques dans ce genre de discours : il ne répond pas a priori à celui que les conceptions standard attribuent aux déictiques et conduit donc directement à remettre en jeu la question de leur définition.

            Nous nous intéresserons principalement à deux expressions déictiques, à savoir l’adjectif démonstratif et l’adverbe spatial ici. Nous envisagerons la première dans l’emploi qu’elle présente couramment dans des phrases du type :

            Ce médicament est interdit aux enfants de moins de quinze ans

qui figurent sur la boîte ou sur une notice de médicaments. Et la seconde dans des « inscriptions » telles que :

            Eteignez votre cigarette ici

            Appuyez ici

            Déchirez ici

            Cochez ici

Nous montrerons d’abord en quoi ces emplois font obstacle aux analyses déictiques classiques. Nous essaierons ensuite  de mettre en évidence comment s’y effectue la référence  déictique, c’est-à-dire comment est effectivement trouvé le « bon » référent. A la clé de notre enquête, une confirmation de la token-réflexivité des déictiques.  

 

Références

Beauzée, N., 1767, Grammaire Générale (réed. Par B.E. Bartlett, Grammatica Universalis, 8, 2 vol., Stuttgart-Bad Cannstadt, Frommann (1974).

Benveniste, E., 1966 et 1974, Problèmes de linguistique générale, t I et t. II, Paris, Gallimard.

Burks, A., 1948-1949, « Icon, Iindex, Symbol », Philosophy and Phenomenological Research, volume 9.

Castañeda, H. N., 1967, « Indicators and Quasi-Indicators », American Philosophical Quarterly, 4, 85-100.

Cornulier, B. de, 2001, « Des réflexifs d’emplois aux noms propres », in de Cornulier, B.,  Tigres autres problèmes de sémantique, Nantes, C.A.L.D., Université de Nantes, 11-25.

Fraser, T. et Joly, A., 1980, « Le système de la deixis. Endophore et cohésion discursive en anglais, Modèles linguistiques, II : 2, 22-51.

Jakobson, R., 1963, Essais de linguistique générale, Paris, Editions de Minuit (Trad. de l’anglais par Nicolas Ruwet).

Jespersen, O., 1922, Language : its nature, development and origin, London, G. Allan & Unwin, ltd.

Kaplan, D., 1989, « Demonstratives », in Almog, J., Perry, J. and Wettstein, H. (eds.), Themes from Kaplan, Oxford, Oxford University Press,  481-563.

Kerbrat-Orecchioni, C., 1980,  L’énonciation. De la subjectivité dans le langage, Paris, Armand Colin.

Kleiber, G., 1986, « Déictiques, embrayeurs, Token-reflexives, symboles indexicaux, etc. : comment les définir », L’Information Grammaticale, 30, 3-22.

Kleiber, G., 1991, « Anaphore-deixis : où en sommes-nous ? », L’Information Grammaticale, 51, 3-18.

Kleiber, G., 2008, « Comment fonctionne ici »,  Cahiers Chronos, 20, 113-145.

Kleiber, G., 2012, « A la quête de JE et de TU », in Frath, P., Bourdier, V., Bréhaux, K., Hilgert, E. et Dunphy-Blomfiel, J. (éds),  Res per Nomen III. Référence, conscience et sujet énonciateur, Reims, Epure, 135-162.

Kleiber, G. et Vassiliadou, H., 2012, « Histoire(s) de personne : Qui est JE ? Qui est TU ? Qui est IL ? »,  Les Cahiers Philosophiques de Strasbourg, 31, 25-54.

Klein, W., 1982, « Local Deixis in Route Directions », in Jarvella, R.  et Klein, W.  (eds), Speech, Place and Action. Studies in Deixis and related Topics, Chichester, John Whiley & Sons LTD, 161-182.

Lallot, J., 1989, La grammaire de Denys de Thrace, traduction annotée, Paris, CNRS.

Perrot, J. et Pinchon, J.,1974, « Présentation », Langue française, 21 (Communication et analyse syntaxique), 3-7.

Reichenbach, H., 1946,  Elements of Symbolic Logic, New-York and London, McMillan.

Vuillaume, M., 1980, La deixis en allemand, Thèse d’Etat de Paris IV.

 

 

 

 

Odile Le Guern (Université Lumière Lyon 2 / Laboratoire ICAR)

 

Charte graphique, entre prescription et création

 

La charte graphique est un exemple de discours programmateur en matière de communication. Notre propos tentera de la situer entre le design d’information et le design de l’information, de situer le lieu des contraintes qu’elle impose entre fonctionnalisme et esthétisme, de la situer dans un dispositif énonciatif entre designer et usager, d’évaluer la manière dont elle sollicite, mais également construit une compétence métasémiotique chez l’usager. Ce dernier point nous amènera à envisager le cas très particulier de la mise en image de l’information académique dans les manuels scolaires par un design qui ne vise plus la promotion ou la construction d’une identité visuelle mais la transmission de connaissances et de compétences.

 

Quelques références:

Anne Beyaert-Geslin, Sémiotique du design, PUF, Coll. Formes sémiotiques, 2012

Michel Le Guern, Les Deux Logiques du langage, Champion, 2003

Louis Vollaire,  « Le design d'information », Communication et langages, n°112, 2ème trimestre 1997. pp. 35-50. doi : 10.3406/colan.1997.2761 http://www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_1997_num_112_1_2761

 

 

Jacques Moeschler

Département de linguistique, Université de Genève

 

Qu’est-ce que la signification procédurale ? Où, pourquoi et quand ?

 

La pragmatique lexicale, essentiellement basée sur les travaux de la Théorie de la Pertinence, a, depuis l’article fondateur de Wilson & Sperber (1990) et le livre de Blakemore sur les connecteurs (Blakemore 1987), introduit une distinction importante entre signification conceptuelle et signification procédurale. Depuis une dizaine d’années, de nombreux travaux ont repensé cette distinction, notamment Wilson (2011), (2016), Moeschler (2016). Un consensus existe sur plusieurs propriétés de la signification procédurale : elle est instructionnelle, non paraphrasable, non accessible à la conscience des locuteurs, non-conceptuelle. Mais un certain nombre de questions restent ouvertes : quelle relation entretient-elle avec la signification conceptuelle ? La signification procédurale est-elle limitée au lexique fonctionnel ?

Dans cette communication, nous essaierons de répondre à trois questions :

  1. Où : quels sont les types de catégories linguistiques susceptibles d’avoir une signification procédurale ? Nous ferons l’hypothèse de la généralisation de la signification procédurale : signification procédurale fait partie de la signification des catégories fonctionnelles, mais aussi des catégories lexicales ; inversement, la signification conceptuelle fait partie de la signification des catégories fonctionnelles.
  2. Pourquoi : pourquoi les langues naturelles ont-elles besoin de signification procédurale ? Nous répondrons en montrons que c’est parce que les langues naturelles sont des systèmes de communication au sens faible (Reboul 2017) qu’elles ont besoin à la fois d’une sémantique riche – le code linguistique est un code riche (Sperber & Origgi 2005, Scott-Phillips 2015) – et d’une pragmatique inférentielle pour communiquer des intentions.
  3. Quand : C’est la question la plus bizarre, mais à l’époque où les méthodes expérimentales permettent de tester les théories sémantiques et pragmatiques, la question de savoir quand la signification procédurale se déclenche dans le processus de compréhension devient cruciale. C’est la question de l’interface sémantique-pragmatique qui sera argumentée, avec comme exemple la négation métalinguistique.

En résumé, nous montrerons comment et pourquoi nous avons besoin d’une interface sémantique-pragmatique et quel est le rôle de la signification procédurale dans l’interface sémantique-pragmatique.

 

Références

Blakemore D. 1987. Semantic contraints on relevance. Oxford, Blackwell.

Moeschler J. 2016. Where is procedural meaning? Evidence from discourse connectives and tenses. Lingua 175-176, 122-138 

Moeschler J. 2017. Back to negative particulars. A truth-conditional account. In Assimakopoulos S. (ed.), Pragmatics and its interfaces. Berlin, Mouton de Gruyter, 7-32.

Reboul A. 2017. Cognition and communication in the evolution of language. Oxford, OUP.

Scott-Phillips Th. 2015. Speaking our minds. Why human communication is different, and how language evolved to make it special. Basingstoke, Palgrave Mcmillan.

Sperber D. & Origgi G. 2005. Pourquoi parler, comment comprendre ? In Jean-Marie Hombert J.-M. (éd.) 2005. Aux origines des langues et du langage, pp. 236-253. Paris, Fayard.

Sperber D. & Wilson D. 1995. Relevance. Communication and cognition. Oxford, Blackwell.

Wilson D. 2011. The conceptual-procedural distinction: Past, present and future. In Escandell-Vidal V., Leonetti M., Ahern A. (Eds.), 2011. Procedural meaning: Problems and perspectives, pp. 3--31. Brill, Leiden

Wilson D. 2016. Reassessing the conceptual-procedural distinction. Lingua 175-176, 5-19.

Wilson D. & Sperber D. 2012. Meaning and relevance. Cambridge, CUP.

Wilson D. & Sperber D. 1990. Forme linguistique et pertinence. Cahiers de linguistique française 11, 13-35.

 

 

Jean-Charles Pochard (Université Lyon 2 / Laboratoire ICAR)

 

Programmes officiels de l’Éducation nationale :quels types de textes ? Quelles représentations des enseignants et des élèves véhiculent-ils ?

                   

 

L’univers de l’Éducation nationale en France est organisé, planifié par le biais de textes programmateurs : instructions officielles, programmes scolaires, arrêtés, décrets, etc. Ces textes servent ensuite à la rédaction de manuels scolaires. et comme guide pour la définition du contenu des cours et des modes d’évaluation.

Les employés de l’Éducation nationale sont pour l’essentiel des fonctionnaires, il faut donc statutairement leur fournir des informations précises sur ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire. Ces informations sont distribuées  selon les responsabilités de chacun. Les enseignants, les élèves, recevront des textes spécifiques : les programmes scolaires qui intéresseront aussi les éditeurs et les libraires.

L’effort général tend à faire en sorte que les rencontres enseignants-élèves puisent prendre place dans des locaux appropriés, à des horaires précis, pendant des durées spécifiées par journées, par semaines, trimestres, années…Les emplois du temps se fixent au niveau des établissement, mais les grandes lignes sont préalablement élaborées au Ministère.

Globalement, l’administration scolaire fonctionne comme un système énonciatif géant qui organise les situations de communication, des interactions dont le contenu est « programmé » au sens étymologique : tout est écrit avant (pro-gramme) que les cours ne prennent place. Cependant, il peut exister un écart considérable entre le « devoir enseigner » et « ce qui est effectivement enseigné » (Chevallard 1986).

Ce travail essaiera  de mettre au jour différentes composantes discursives injonctives et ou programmatrices qui pourraient permettre de caratériser ces types de discours en s’appuyant sur la réflexion de Adam.(cf. Adam 2001)

 

Bibliographie sommaire:

Adam, J.-M., 2001: « Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ? »  Langages 141 : 10-27.

Chevallard, Yves, 1985 : La Transposition didactique : « du savoir savant au savoir enseigné ». Grenoble: La Pensée Sauvage.

Garcia-Debanc, Cl., 2001 : « L’étude des discours procéduraux aujourd’hui : travaux linguistiques et psycholinguistiques », Langages 141 : 3-9.

Greimas, A. J., 1983 : « La soupe au pistou » in Du sens II, Paris, Le Seuil.

Pochard J. C., 1981 : Programmatique et didactique des langues. Le cas du français dans les écoles secondaires en Tanzanie, thèse de 3° cycle sous la direction de Robert Galisson, Paris 3

 

 

Matthieu Quignard (Laboratoire ICAR)

Du discours programmateur dans la correspondance de guerre du soldat vers sa famille : informer sans alarmer.

La Grande Guerre 1914-1918 fut une période exceptionnelle de la transformation du genre épistolaire. Des millions d'hommes étant mobilisés, ce sont des millions de foyers ou de familles qui furent touchés par la séparation. Ce furent des quantités incroyables de courrier qui ont circulé du front vers l'arrière et réciproquement. Ce fut pour les moins lettrés une occasion de se prêter à l'exercice, souvent avec l'aide d'un camarade ou d'un voisin (l'instituteur, le curé) et de faire ainsi évoluer leur littéracie (voir le projet Corpus 14 ; Steuckardt 2015). Ce fut pour chaque conscrit, lettré ou non,  une expérience rare où il s'agissait de transmettre à sa famille des nouvelles, des informations, des émotions comme ils n'en avaient encore jamais vécues auparavant. Face à la rudesse du récit, mais également à la complexité de la situation de guerre (où règnent confusément propagande et désinformation), le soldat doit composer avec le souhait d'informer, de partager ce qu'il vit tout en protégeant ses familiers de l'inquiétude, de l'angoisse voire de l'effroi. Il ne s'agit pas de tout dire, mais de prévenir par un discours de recommandation et parfois d'injonction (Adam, 2001) sur la façon dont l'arrière doit recevoir les informations émanant de la presse ou du front.

 

« Ne croyez pas les dires du Poilu », indique Jules Arène (1917) en préface de son journal de guerre. Cette phrase est reprise par le linguiste Charles Bruneau en épigraphe de son livre-recueil de lettres envoyées durant la guerre à sa famille (1915-1919). "N'ajoutez aucune confiance à toutes les lettres que vous voyez et qui viennent du front", écrit-il à son frère le 11 mai 1915. Cet exposé vise donc à explorer la teneur des recommandations de Charles Bruneau au cours de ses 4 années de mobilisation et notamment l'évolution de ce type de discours au long de cette correspondance.

 

Eléments de bibliographie

Adam, J.-M. (2001). Types de textes ou genres de discours ? Comment classer les textes qui disent de et comment faire ?. Langages, n°141, Les discours procéduraux (sous la dir. de Claudine Garcia-Debanc). p. 10-27. DOI : 10.3406/lgge.2001.872

Arène, Julien (1917). Les Carnets d'un soldat en Haute-Alsace et dans les Vosges. Marseille : Crès.

Quignard, Matthieu (à paraître). « La mia guerra del 1914-1918 », di Charles Bruneau:
parole di un linguista al fronte.

Quignard Matthieu (2015). « Ma Guerre 1914-1918 », les mots de la guerre de Charles Bruneau. En guerre avec les mots, Oct 2015, Gênes, Italie.

Steuckardt, Agnès (éd.) (2015). Entre village et tranchées - L'écriture de Poilus ordinaires.  Inclinaisons, Uzès.

 

 

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